Albert Richter (1912-1940), à la fin d’une course, pose ostensiblement le bras sur sa cuisse au lieu de faire le salut nazi lors de la photographie officielle. Il est l’un des plus grands coureurs cyclistes allemands de l’entre-deux-guerres. Alors que la machine nazie prend peu à peu le pouvoir en Allemagne, Richter reste fidèle à son entraîneur juif, Ernst Berliner, et prend tous les risques pour lui venir en aide. Richter est retrouvé mort le 3 janvier 1940. Coll. Renate Franz.
Le Sportif antifasciste. France, 1934. Journal du comité d’organisation du rassemblement international sportif contre le nazisme et le fascisme. Coll. Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne.
Images extraites de l’album contenant des morceaux de pellicules du film de propagande réalisé dans le ghetto de Theresienstadt (Terezín) par Kurt Gerron, acteur et réalisateur juif à la demande du commandant du camp Hans Günther.
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Colloque
dimanche 13 et lundi 14 novembre 2011
sports, corps, régimes autoritaires et totalitaires
Colloque organisé par le Mémorial de la Shoah et le Centre d’histoire de Sciences Po.
Les régimes autoritaires et totalitaires ont mené d’ambitieuses politiques sportives. « L’homme nouveau » devait être sportif et mener le combat idéologique jusque dans les stades. Si le stade servit à mobiliser les masses, il fut aussi un lieu méconnu de la persécution des Juifs.
Après avoir placé sous contrôle le mouvement sportif, les dictatures fascistes et communistes ont financé la construction des équipements sportifs nécessaires à la fabrique des corps et à la mobilisation des esprits.
En dévoyant le sport jusque dans les camps d’extermination, les nazis ont finalement accompli la perversion ultime des valeurs sportives.
Des chercheurs originaires des deux rives de l’Atlantique évoqueront, compareront et débattront de ces politiques sportives, aspects méconnus de l’histoire des totalitarismes et mémoire douloureuse du sport.
dimanche 13 novembre 2011, au mémorial de la shoah
Le corps et le sport totalitaires :
généalogie, représentations et contrainte
10h : le corps et la modernité
Présidence : Georges Vigarello, directeur d’études à l’EHESS.
Le sionisme et l’invention d’un homme nouveau par Georges Bensoussan, Mémorial de la Shoah.
Le sport italien entre modernité et fascisme (1914-1943) par Paul Dietschy, université de Franche-Comté / Centre d’histoire de Sciences Po.
Le sport : miroir de l’intégration des Juifs d’Europe centrale dans la société américaine de l’entre-deux-guerres par Jeffrey S. Gurock, Yeshiva university, New York.
Antiquité grecque, corps et sport national-socialiste par Johann Chapoutot, université de Grenoble II.
14h30 : le sport au risque des régimes totalitaires
Présidence : Marie-Anne Matard-Bonucci, université de Grenoble II.
Football et Stalinisme : le cas du Spartak Moscou « l’équipe du peuple » par Robert Edelman, University of California, San Diego.
Le football allemand sous le nazisme par Ulrich Pfeil, université de Metz.
Les mouvements sportifs juifs ouvriers dans la Pologne de l’entre-deux-guerres : Stern et Morgnshtern par Jack Jacobs, City University of New York.
Le jeu et le sport au regard de la Shoah par Georges Eisen, William Patterson University, New Jersey.
lundi 14 novembre 2011, 10h, au centre d’histoire de sciences po
Le sport entre autonomie, résistance et « Ordre nouveau européen »
Sportifs et sportives entre liberté surveillée et résistance
Présidence : Michel Dreyfus, université Paris I.
Corps et pouvoir dans l’Italie fasciste : Mussolini, Carnera et les Italiens par Daniele Marchesini, université de Parme.
Le champion comme incarnation de l’homme nouveau soviétique : genèse, étapes (1934-1953) par Sylvain Dufraisse, université Paris I.
Le sport allemand sous le nazisme, entre adhésion et dissidence. Max Schmeling et Albert Richter : deux exemples de Resistenz ? par Laura Fontana, correspondante pour l’Italie, Mémorial de la Shoah.
Le réseau sport libre et la persécution des sportifs juifs sous l’occupation. La résistance
face à l’antisémitisme d’État dans le sport par Nicolas Ksiss, Fédération sportive et gymnique du Travail.
Corps et éducation de Vichy à la Résistance par Jean-François Muracciole, université de Montpellier I.
14 h 30
L’héritage des régimes autoritaires et totalitaires dans le sport d’après-guerre
Présidence : Claude Boli, Musée national du Sport.
Le sport dans le Portugal de Salazar, un « instructeur social » ? par Yves Léonard, Centre d’histoire de Sciences Po.
Des continuités sans ruptures ? L’héritage du système sportif fasciste dans l’Italie libérée par Fabien Archambault, université de Limoges
Les membres du Comité international olympique (CIO) dans les années 1930 et 1940 : quelles cultures politiques ? par Patrick Clastres, Centre d’histoire de Sciences Po.
Entrée libre sur réservation >>
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