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jeux de berlin,

appel au boycott et contre-Jeux

Les Jeux Olympiques de Berlin constituent le plus grand événement médiatique des années 1930, et aussi la plus grande démonstration de force nazie.

Le ministère de la Propagande diffuse dans toute l’Europe des cartes postales, badges, bulletins d'information édités dans 14 langues, sans oublier les 200 000 posters traduits en 19 langues (dont un millier en japonais) et les 4 millions de brochures diffusées par la Compagnie allemande de chemin de fer. Un véritable tourisme sportif se développe avec 75 000 visiteurs, dont 15 000 Américains, et des centaines de milliers d’Allemands, pour un total de 3 millions d’entrées payantes. Des travaux considérables sont engagés, sur l’ordre d'Hitler, pour faire la démonstration de la puissance technologique et industrielle allemande : un stade de 100 000 places et des équipements extérieurs pouvant accueillir 250 000 spectateurs, deux nouvelles stations de métro, une voie triomphale pour le défilé motorisé du Führer, un village olympique ultramoderne pour héberger les 4 400 sportifs et les 360 sportives sélectionnés. La tribune de presse de 1 100 places se révèle insuffisante pour les 2 800 journalistes présents. Pour la première fois, un direct radiophonique est offert à 105 radios étrangères en direction de 300 millions d'auditeurs dans le monde. Dernière innovation due à l’initiative de Carl Diem : l’embrasement de la vasque du stade de Berlin à partir d’une flamme allumée initialement dans le sanctuaire de Zeus à Olympie.

Le boycott des Jeux Olympiques

Le 18 avril 1933, le New York Times donne le ton : « les Jeux olympiques de 1936 seront peut-être annulés à cause de la campagne allemande contre les Juifs ». L’adoption des lois racistes de Nuremberg le 15 septembre 1935 relance le mouvement de boycott aux états-Unis. En Europe, l’opposition aux jeux de Berlin a très peu concerné le mouvement sportif à l’exception des deux Internationales sportives ouvriè res, socialiste et communiste, associées à la Ligue internationale contre l’antisémitisme et au Comité mondial de la jeunesse. Le mouvement de boycott connaît son apogée à Paris avec l’organisation de « la conférence internationale pour le respect de l’Idée olympique » par les organisations communistes (6 et 7 juin 1936). Il échoue le 19 juin lorsque Léon Blum et Léo Lagrange autorisent et soutiennent financièrement la venue des athlètes français à Berlin. Ils encouragent dans un même mouvement les sportifs à participer l’olympiade populaire de Barcelone.

L’olympiade populaire de Barcelone

Après la Grande Guerre, les Jeux olympiques sont dénoncés par les gauches européennes comme des « olympiades bourgeoises, chauvines et nationalistes ». Avec la prise du pouvoir en Russie par les bolcheviks et la naissance de l’URSS, le « sport rouge » se divise : la réformiste Internationale Sportive de Lucerne (ISL) décide d'exclure en 1924 l’Internationale Rouge Sportive (IRS) fondée à Moscou trois ans plus tôt. L’ISL organise des « jeux olympiques ouvriers pour la promotion de la paix » (Francfort 1925, Prague 1927, Vienne 1931) alors que l’IRS promeut ses « Spartakiades » (Moscou 1928, Berlin 1932). La stratégie du Front uni contre le fascisme conduit à des rassemblements sportifs rouges unitaires à Paris en 1934, au stade Pershing, et à Anvers en 1937.

C’est dans ce contexte que les animateurs du sport populaire en Catalogne ont voulu rassembler les sportifs bourgeois et les sportifs ouvriers à Barcelone au moment même où se tenaient les Jeux olympiques de Berlin. Leur « olympiade populaire, semaine du sport et du folklore » promeut un sport sain et non mercantile, pacifiste et antifasciste, anticolonialiste, ouvert sur les expressions culturelles.

Parmi les 23 délégations nationales invitées, certaines ne correspondent pas à des états constitués : Algérie, Maroc espagnol, Maroc français, Catalogne, Euskadi, Alsace-Lorraine, Palestine, Juifs émigrés... Ainsi, les soixante-dix membres du Yiddische Arbeit Sport Klub de Paris (YASK) font le déplacement en Catalogne. Au final, cette olympiade n'a pu avoir lieu en raison du déclenchement de la guerre civile. Suite >>

quizz Où devaient se tenir les contre-jeux, ou olympiade populaire ? Moscou   Barcelone