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Le sport 

à l’épreuve des régimes totalitaires

l’Italie fasciste : « croire, obéir, combattre »

Le fascisme utilise le sport comme un moyen de forger et d'embrigader les masses et surtout la jeunesse italienne, que Mussolini veut dynamique, forte et fidèle à son chef, selon sa devise « croire, obéir, combattre ».

Le boxeur Primo Carnera, champion du monde poids lourds en 1933, devient le symbole vivant de la force du régime qui le fait poser devant la presse internationale en uniforme fasciste et faisant le salut romain. Le Duce lui-même montre l’exemple. Il n'hésite pas à s'exhiber comme sportif ou à passer en revue ses troupes au pas de gymnastique.

A partir de 1928, année de la promulgation de la Charte du Sport, les principales associations sportives socialistes et catholiques sont progressivement dissoutes. En même temps, le régime encadre l’activité physique des jeunes par un système d'organisation pyramidale qui commence dès l’âge de six ans à travers l’Opera Nazionale Balilla (des adultes par le biais du Dopolavoro).

l’adoption d'une législation antisémite en 1938 marque l’exclusion des Juifs de la société italienne. Le sport ne fait pas exception. Le boxeur Primo Lampronti est déchu de son titre et obligé à mettre fin à sa carrière, tandis que Arpad Weisz, entraîneur hongrois qui, dans les années 1930, avait hissé les équipes de Milan et Bologne au sommet du championnat de football, quitte l’Italie et cherche refuge aux Pays-Bas d'où il est déporté en 1942 pour Auschwitz.

l’aryanisation du sport en Allemagne

« Le jeune Allemand doit être mince et élancé, agile comme un lévrier, résistant comme le cuir et dur comme l’acier de Krupp. » Adolf Hitler, Mein Kampf, 1924.

De telles qualités ne peuvent être obtenues qu'en soumettant les corps à un régime spécial. C'est pourquoi, dès leur arrivée au pouvoir, les nazis ont non seulement mis en ouvre la nazification de la culture physique et des organisations sportives, mais également utilisé le sport à des fins racialistes. De façon plus radicale qu'en Italie, le sport allemand est donc épuré et placé sous le contrôle du chef SA de Dresde, Hans von Tschammer und Osten. Il est également intégré dans la vie collective de la jeunesse à raison de dix heures d'éducation physique par semaine afin de contrebalancer une éducation scolaire jugée « uniquement intellectuelle ». Enfin, des activités physiques sont imposées aux jeunes filles et femmes pour qu'elles « offrent à l’état et au peuple (Volk) des enfants en pleine santé ».

Les fédérations sportives ouvrières sont interdites, les clubs chrétiens sommés d'abandonner toute orientation religieuse, et les Juifs exclus des clubs et des championnats allemands. Théoriquement, ces derniers sont autorisés à s'inscrire soit dans les clubs sionistes Maccabi parce qu'ils militent pour l’émigration, soit dans les sociétés Schild des anciens combattants juifs qui se sont engagés à « propager le sentiment patriotique allemand dans les jeunesses juives ».

Ces deux mouvements rencontrent en fait de multiples obstacles, notamment en ce qui concerne l’obtention de terrains de jeux spécifiquement juifs, jusqu'à leur interdiction définitive après la Nuit de cristal en novembre 1938. Car l’antisémitisme d'état s'applique aussi aux terrains de sport publics, aux piscines, aux lacs et rivières utilisés pour nager. Les Juifs n'ont même plus le droit de monter à cheval, au motif qu'un cheval allemand ne saurait être en contact avec un Juif.

Les sportifs tsiganes sont également persécutés. Ainsi, le boxeur Sinti Johann Wihlelm Trollmann, champion d'Allemagne en 1933 grâce à son fameux jeu de jambes, se voit-il retirer son titre par les nazis. Suite >>

quizz Qu'est-ce que les « Balilla » ?
Une organisation de jeunesse fasciste   Un parti politique italien